Hallux Valgus

HALLUX VALGUS
L’hallux valgus est une déformation de l’avant-pied dans laquelle le gros orteil est dévié vers l’extérieur et s’accompagne d’une « bosse » douloureuse rentrant en conflit avec la chaussure.

DIAGNOSTIC
Le symptôme principal est la douleur du premier rayon. Celle-ci résulte du conflit direct de la saillie osseuse contre la chaussure provoquant une inflammation (bursite).  Avec le temps la douleur se propage sur les orteils voisins se traduisant par des douleurs sous l’avant-pied (métatarsalgie), voire des rétractions des orteils (griffe).
L’examen clinique s’attarde à bien préciser les douleurs et à rechercher une cause favorisante. Un bilan radiographique simple est nécessaire pour analyser les déformations et leur importance.

TRAITEMENT
Un traitement médical sera toujours tenter dans un premier temps.
Le choix des chaussures est important. Il faut éviter les chaussures qui aggravent le conflit, ainsi que les talons de plus de 3 cm.
Les orthèses portées pour maintenir le gros orteil droit peuvent apporter un soulagement mais ne sont pas efficaces pour corriger la déformation dans le temps.
Les semelles avec appui rétro capitaux peuvent être efficaces dans les métatarsalgies débutantes.
Une perte de poids est préconisée afin de limiter l’effondrement et l’élargissement de l’avant pied.
L’opération ne peut s’envisager qu’après échec du traitement conservateur.
L’aspect esthétique doit être pris en considération, mais ne peut pas être à lui seul une raison d’être opéré. Il faut essayer d’agir avant que la douleur n’atteigne les rayons latéraux car dans ce cas le geste chirurgical est plus compliqué et les résultats moins bons.

CHIRURGIE
Le principe de la chirurgie est de supprimer le conflit douloureux et de réaxer le premier rayon.
Pour cela on peut faire des ostéotomies, c’est à dire des fractures que l’on contrôle, pour corriger l’orientation des os du pied. On résèque  directement la saillie osseuse. On y associe des gestes de libération des  parties molles qui se sont  rétractées avec le temps.

Deux techniques principales existent et répondent  au même cahier des charges
  • La chirurgie classique, " à ciel ouvert "
Les gestes osseux et sur les parties molles sont réalisés par des cicatrices classiques ou mini invasive. Les ostéotomies sont fixées  dans leur nouvelle orientation par des vis enfouies qui ne seront pas retirées. Cette technique permet d’être la plus complète dans la résolution des différents problèmes posés et la plus précise dans l’exécution des gestes que l’on a décidé mais s’expose à des suites plus longues et difficiles.
  • La chirurgie percutanée
Cette technique est maintenant bien introduite en france. Les principes sont à peu près les mêmes. Les gestes sur les os et les parties molles sont réalisés par des petites mouchetures cutanées de quelques millimètres afin de passer des instruments miniaturisés.
Il n’y a pas de matériel de fixation. Cette technique donne des suites opératoires plus simples et plus rapides, même si des complications sont possibles comme pour les techniques classiques. Il s’agit de gestes difficiles, devant être réservés à des chirurgiens rompus à cette technique.

Dans certains cas le chirurgien peut combiner pour le même pied les deux techniques.
C’est une intervention qui dure entre 20 et 45 minutes. Elle peut être réalisée au cours d’une hospitalisation ambulatoire.

SUITES POST OPERATOIRE
La marche est autorisée dès la sortie de la clinique avec une chaussure adaptée qui vous aura été prescrite en préopératoire. Il s’agit d’une chaussure qui permet de soulager les contraintes sur l’avant pied.
La marche devra être limitée les premiers jours pour ne pas avoir un pied trop gonflé et douloureux  et il ne sera pas possible de conduire tant que vous porterez cette chaussure.

Un œdème de l’avant pied est très fréquent en postopératoire et ce pendant  une durée variable. Il est conseillé de surélever les pieds quelques heures par jour pour éviter ce phénomène.
Le pansement sera refait par votre chirurgien à la consultation de contrôle trois semaines plus tard.
Une auto-rééducation doit être entreprise une fois les ostéotomies consolidées (vers la 6ème semaine).
En cas d’œdème important une rééducation chez le kinésithérapeute peut être utile afin de réaliser des massages et du drainage lymphatique.

COMPLICATIONS
Infection
Retard de cicatrisation cutanée, nécrose cutanée, cicatrice hypertrophique
Hématome.
Phlébite, embolie pulmonaire
Raideur articulaire
Algodystrophie
Métatarsalgies de transfert
Récidive